par Le monde d’avant et d’après
Le Sanctuaire : une zone montagneuse et isolée, dans laquelle une famille s’est réfugiée pour échapper à un virus transmis par les oiseaux et qui aurait balayé la quasi-totalité des humains. Le père y fait régner sa loi, chaque jour plus brutal et imprévisible.
Munie de son arc qui fait d’elle une chasseuse hors pair, Gemma, la plus jeune des deux filles, va peu à peu transgresser les limites du lieu. Mais ce sera pour tomber entre d’autres griffes : celles d’un vieil homme sauvage et menaçant, qui vit entouré de rapaces. Parmi eux, un aigle qui va fasciner l’enfant…
Quelle lecture. « Le Sanctuaire » va parler à beaucoup de gens surtout après les confinements que nous avons eu suite à la crise sanitaire.
L’histoire se passe dans un monde Post-Apocalyptique, mais l’est-il vraiment? Nous suivons l’histoire de deux soeurs, June et Genma. La première a vécu dans le monde d’avant, l’autre est née dans le sanctuaire et n’a jamais pu goûter à l’ancienne vie. Cette relation très fusionnelle est très touchante, déchirante, clivante.
En effet, Genma domine le Sanctuaire, la chasse et la nature lui correspondent en tout point, ayant grandi dans cet univers. Pour June, l’acclimatation est difficile, impossible d’oublier ce qu’elle avait vécu avant, sa mère parlant encore et encore du monde d’avant. Le père quant à lui s’affirme, impose ses règles et appuie surtout sur l’une d’entre elles : brûler tous les oiseaux, le virus étant parti d’eux. Mais comme lors de tout isolement, le manque de lien social se fait sentir et impacte énormément la santé mentale de la famille.
Et puis un jour, tout bascule. Genma découvre qu’ils ne sont pas seuls dans leur forêt. Elle découvre aussi les oiseaux, sans les brûler. Elle découvre une autre façon de voir les choses, de les ressentir. Elle découvre aussi les vices de l’Homme, la colère, la peur de l’autre et la douleur. Les deux soeurs ainsi que la mère découvrent également une autre facette de la figure paternelle. Et que dire de cette fin qui nous fait voir cette oeuvre d’un autre oeil? Comme quoi les auteurs savent nous plonger dans des univers qui se révèlent être très différents de ce que nous imaginions.
En tout cas, cette oeuvre est déroutante. Cette lecture de deux heures à peu près saura vous désarçonné et vous interroger sur notre façon de voir et de vivre les liens familiaux ainsi que les relations sociales.
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Laurine Roux
Folio
144 pages
7 euro